L’attention que porte l’être humain sur les conditions de vie des animaux domestiques existe depuis plus de 2 siècles.
La première législation qui traite des actes cruels envers les animaux date de 1822, au Royaume-Uni.
Depuis, la prise en compte du bien-être animal et donc également de la douleur est une demande croissante de la société qui se traduit de manière irréversible dans les textes de loi.
Dans les négociations internationales, il est désormais nécessaire de fournir des arguments scientifiques à l’appui de positions politiques. C’est pourquoi la connaissance des phénomènes douloureux dans les systèmes d’élevage a fait l’objet d’une demande d’expertise scientifique adressée à l’INRA.
Les moyens à mettre en œuvre peuvent être synthétisés par la règle des 3S :
- Supprimer autant que possible la source de la douleur
- Substituer la pratique par une autre méthode moins douloureuse
- Soulager la douleur par certaines substances si aucune autre alternative n’est possible
Quelles sont les sources de douleur chez les animaux d’élevage ?
La douleur peut être engendrée par :
- des manipulations des animaux, comme le ramassage, le gavage ou le sexage.
- des maladies, comme des affections du système locomoteur provoquant de la boiterie.
- des comportements d’anxiété, comme le picage entrainant des blessures ou la mort de congénères.
- des interventions préventives nécessaires pour éviter des blessures liées aux agressions entre animaux, comme l’épointage.
Reconnaitre et comprendre la douleur
Lorsque des lésions tissulaires sont présentes, des récepteurs spécifiques de la douleur s’activent et transmettent alors l’information au cerveau par des fibres nerveuses.
Certains mécanismes, comme l’inflammation, peuvent amplifier les signaux et aggraver le phénomène.
Les signes de la douleur sont
- Spécifiques et liés au site de la lésion (exemple : boiterie pour arthrite)
Poulet boiteux
- Généraux et indépendants d’un trouble fonctionnel pur
- Des vocalisations sont parfois utilisées par les oiseaux pour exprimer la sensation de douleur
- Mais le plus souvent, les volailles adoptent des positions de prostration, diminuent leur activité physique et leur ingéré d’aliment