L'optimisation de la production laitière repose sur plusieurs facteurs, dont la génétique, l'alimentation, la gestion sanitaire et la reproduction. Parmi ces aspects, la maîtrise des paramètres de reproduction joue un rôle central dans l'efficacité et la rentabilité des élevages laitiers. Un cycle reproductif bien géré permet de maintenir un intervalle entre les mises bas optimal, assurant ainsi une production laitière soutenue et efficace.
Quels sont les paramètres de reproduction qui influencent la production laitière ?
L'intervalle vêlage-vêlage
Il est l'un des paramètres les plus critiques en reproduction bovine. L’intervalle moyen idéal du troupeau se situe entre 365 et 390 jours. Un intervalle trop long entraîne une baisse de la production moyenne annuelle, tandis qu'un intervalle trop court peut affecter la santé de la vache en imposant des tarissements alors que le niveau de production est encore conséquent.
Le taux de conception
Le taux de conception influence directement l'efficacité de la reproduction. Une fertilité faible peut prolonger l'intervalle vêlage-vêlage et réduire la rentabilité de l'élevage. Plusieurs facteurs influencent ce taux, notamment la détection des chaleurs, la technique d’insémination et le moment de l'insémination artificielle (IA).
La détection des chaleurs
Une mauvaise détection des chaleurs conduit à des inséminations inefficaces et des retards de mise à la reproduction. Les outils technologiques, comme les colliers, boucles auriculaires ou podomètres et les systèmes de surveillance vidéo, permettent, dans certains cas, d'améliorer de manière significative la précision de la détection.
La santé utérine et la gestion du post-partum
Un utérus sain favorise une reprise rapide de la reproduction après le vêlage. Les infections utérines retardent la première ovulation et réduisent la fertilité. L’absence de maladie infectieuses, un confort optimal, une transition alimentaire adaptée et des apports nutritionnels adéquats au tarissement et en début de lactation sont les points majeurs à maitriser.
Quelle stratégie de la mise à la reproduction adopter ?
Une mise à la reproduction précoce
Le paramètre qui a le plus d’influence sur l’intervalle vêlage-vêlage est l’intervalle vêlage-1ère IA. L’objectif est d’avoir moins de 15 % de vaches inséminées à plus de 90 jours et 0% au-delà de 110 jours de lactation.
De manière générale un maximum de vaches devront être inséminées entre 45 et 70 jours, en acceptant une baisse du taux de réussite en 1ère IA de l’ensemble du troupeau. De plus, toutes les vaches ayant dépassées les 70 jours de lactation sans être inséminées devront faire l’objet d’un traitement visant à déclencher leur venue en chaleur.
Une gestion drastique des vaches infécondes
Une pression de réforme sur les vaches infécondes est souvent nécessaire si l’on tenir un intervalle vêlage-vêlage cohérent. Cela nécessitera :
- avant 240 jours de lactation, d’arrêter d’inséminer les vaches (en race Prim’Holstein) dont le niveau de production descend en-dessous de 30 kg pour les multipares et 25 kg pour une primipares.
- sauf exception, arrêter d’inséminer au-delà de 240 jours après vêlage, quel que soit le niveau de production.
Cependant cette stratégie exigeante mais gagnante suppose, quand elle est initiée, d’avoir un renouvellement suffisant. Elle se met en place de manière progressive.
Bibliographie
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Cet article est rédigé par Christian Engel, DMV Chêne Vert.
Christian Engel est diplômé d'Oniris depuis 1997.
Il a rejoint Chêne Vert en 2018 et exerce depuis en consulting vache laitière sur le site de Lécousse.